Le Mécénat : Un Avenir pour la Culture ?
(Conférence donnée à l’Académie Maurice Ravel le 25 avril 2014
par Maxime Lebreton, Président de Mécénart)
Après avoir fait une carrière professionnelle dans ce que l’on peut dénommer : « la dynamique commerciale », en fait le marketing, mes goûts personnels se sont orientés vers le sport et la culture…
Le sport, parce que, à une certaine époque, lorsque j’exerçais mes activités à Paris, avec de très grands champions qui pour noms : Philippe Chatrier, Pierre Darmon, Ignace Heinrich, François Jauffret, Jean Dauger, John Konrads, Catherine Lacoste, Jean Vuarnet etc…
Je me suis occupé de la promotion de l’International Club du Lys et du premier Tournoi International ″OPEN », puis du sport corporatif.
C’est à ce titre que j’ai appris à pratiquer le sponsoring.
Puis, en venant m’installer à Bordeaux en 1973, étant proche du Président Jacques Chaban Delmas, qui avait soutenu notre action dans le domaine du sport, je lui ai promis de m’occuper de Culture.
C’est ainsi, que déjà entre 1974 et 1980, j’ai agi au sein de la Fondation Aquitaine en créant
la première association qui pratiquait le mécénat d’Entreprise.
Une quinzaine d’Entreprises Régionales et Nationales dont : Ford – EDF- IBM- BNP- Petromer – Air France – ELF- Gaz de Bordeaux – Château Giscours – Marie Brizard – UFI –PTT et la Compagnie Bordelaise de Banque, soutenaient généreusement les études d’étudiants bordelais pour étudier des problèmes économiques intéressant l’Aquitaine à l’étranger.
Cela fut un succès.
C’est alors que, en 1976, sachant que le Centre Pompidou allait être créé et ouvrir ses portes en janvier 1977, j’ai proposé à la Fondation Aquitaine de créer une division culturelle et de faire dans ce domaine, ce que nous faisions dans le domaine économique.
Cela fut accepté par les Entreprises et la première manifestation fut, en 1978, la présentation à Bordeaux du Centre Georges Pompidou.
A cette époque le Centre était très décrié :
Pourquoi investir à Paris, dans un centre culturel très onéreux, alors que les provinces françaises ont tellement besoin d’aménagements culturels ?
En réalité, nous pensions le contraire et nous souhaitions démontrer que ce centre devait servir à tous.
Nous avons invité tous les animateurs du Centre Pompidou à Bordeaux lors de plusieurs manifestations pour rencontrer tous les animateurs culturels de la Région Aquitaine.
Cela fut un réel succès grâce au financement des 15 Entreprises qui avaient soutenu ce projet.
Une anecdote :
A l’époque, lors de l’exposition qui avait lieu au musée des Beaux Arts de Bordeaux, la Conservatrice, nous avait interdit de mettre un petit panneau, remerciant les Entreprises…
Ce n’est que grâce à l’intervention du Président Jacques Chaban Delmas que nous avons pu, quand même, ainsi remercier les Entreprises….
Les choses ont changé depuis une quarantaine d’années…
A la suite de cette première manifestation de Mécénat Culturel des Entreprises, nous avons
organisé avec le Centre Pompidou une seconde manifestation : Une exposition Pierre Molinier.
Cela fut également un grand succès malgré le sujet de l’exposition qui était très sulfureux…
C’est à cette époque que, compte tenu de ce qui se faisait en Aquitaine, certaines régions nous ont demandé de créer des « Antennes ».
La Fondation Aquitaine ne souhaitant pas le faire, nous avons décidé de créer Mécénart
en 1982, avec le soutien de Micheline et de Jacques Chaban Delmas.
Cela fut fait à la SACEM à Neuilly avec la bénédiction de Jean-Louis Tournier, alors Directeur Général de la SACEM et Président de l’Académie Maurice Ravel.
Lorsqu’il s’est agi de choisir un Président, nous avons choisi Jean Millier, alors Président du Centre Georges Pompidou et nous en assurions le secrétariat général.
Le but de Mécénart était de créer dans les régions françaises qui le souhaitaient, des associations qui fédéreraient des Entreprises en vue de soutenir des Artistes ou des projets culturels de leurs régions.
En l’espace d’une dizaine d’années, de 1982 à 1992, la conjoncture économique étant favorable, Mécénart à encouragé la création d’une quinzaine de « Clubs d’Entreprises » calqués sur le fonctionnement de Mécénart : Mécénart Bretagne – Mécénart Centre – Rhône Alpes – Méditerranée – Bourgogne – Midi-Pyrénées – Provence – Mécénart pour le Lot – Midimécènes etc….
Ainsi que nous vous l’avons dit, nous avons pu développer cette action, complémentaire à celle d’Admical, autre association créée par Jacques Rigaud, que parce que la conjoncture économique était favorable, certes, mais aussi, et surtout, grâce au formidable élan artistique et culturel insufflé par le Ministère de la Culture et de la communication de l’époque, qui recherchait déjà, des participations complémentaires aux apports publics.
Parallèlement, les Entreprises privées étaient à la recherche de nouveaux supports de communication susceptibles de valoriser leur développement au niveau national et international.
Entre 1982 et 1990, nous avons donc assisté, et participé, à des années euphoriques,
où tout pouvait se faire en matière de mécénat, grâce à n’importe qui ou presque,
pour n’importe qui ou n’importe quoi, avec des budgets qui aujourd’hui incitent
à la rêverie….
En ce qui concerne Mécénart, étant géré par un grand commis de l’Etat, ancien président du Centre Pompidou puis Président des Autoroutes de France, nous ne pouvions pas faire n’importe quoi pour n’importe qui…
Nous avons commencé par aider l’Académie Maurice Ravel pendant plusieurs années :
Pourquoi ?
D’abord parce que cette Académie, créée en 1967 par Pierre Larramendy, ancien Maire de St Jean de Luz, non seulement, portait le nom prodigieux de l’un de nos plus grands compositeurs, mais permettait à des jeunes solistes internationaux de talent, de venir à Saint Jean de Luz se perfectionner sous la direction de grands maîtres, mais, aussi d’habiter ″ chez l’habitant″ et de leur communiquer leur passion ».
En réalité, cette académie a été créée par deux Mécènes :
La famille Taverne, héritiers de Maurice Ravel qui dotèrent, au départ, l’académie
de 100 000F annuels et
Pierre Larramendy qui avait jugé que la venue de ces Artistes pouvait servir la
notoriété de St Jean de Luz et de l’hôtel Chantaco
En ce qui concerne Mécènart, notre dotation annuelle a été de 100 000 F pendant deux ou trois années je crois. L’action de Mécénart, ne se limitait pas à la musique mais intervenait aussi, et surtout, dans le domaine des Arts plastiques :
– avec l’aéroport de Bordeaux, une grande exposition de sculptures « Envol »
– avec une exposition des linogravures de PICASSO, chez Pernot Mobilier Contemporain
– avec le cognac Martell « l’Art du Cognac »
– pour le Musée des Beaux Arts de Bordeaux l’exposition « Charles Lacoste » puis « La peinture, le Cœur et l’Esprit », « l’Or et l’Ombre », « Figuration Critique »
– Salon des Artistes indépendants d’Aquitaine et une aide pour faire mieux connaître
certains artistes Aquitains : Pierre Molinier, Edmond Boissonnet, François Xavier Fagniez, Paul Leuquet, Pierre Theron, etc..
Cependant, c’est dans le domaine de l’Art contemporain que notre action a été, nous semble-t-il, la plus représentative, par l’organisation de grandes expositions dans les châteaux du Bordelais.
Nous souhaitions faire sortir l’Art actuel des musées pour le réintroduire dans des lieux privés ou des lieux de travail…
Ainsi furent organisées de grandes expositions :
Le concours ″images Atout Verre″ pour St Gobain, où nous associons de jeunes photographes et des architectes :
– Du goût et des couleurs : 17 grands Artistes dans 17 Châteaux du bordelais (1987)
– Aventure dans l’Art avec la Fondation Peter Stuyvesant (1989)
– l’Art et les Biscuits pour LU-BSN en faisant travailler des jeunes élèves de l’école des
Beaux Arts sur le thème de la gourmandise…(1991)
– ″d’Une Sculpture… l’Autre″. Au château Dauzac pour la MAIF (1991)
– Le verre dans tous ses états, pour promouvoir les verriers contemporains (1993)
– Histoire de Voir pour la Fondation Cartier pour l’Art contemporain (1997)
– ″Villas et Châteaux Bordelais″ (exposition des lauréats de la Villa Médicis)
– Partenaires pour les Landes, pour la CCI des Landes à Mont de Marsan (1993)
Mais n’oublions pas la musique puisque nous avons aussi édité des CD pour l’Ordre
des Experts Comptables, dont les jaquettes étaient illustrées par des Artistes Aquitains : Le trio Sartory (Roland Daugareil, Etienne Peclard et Tasso Adamopoulos), L’orchestre Régional de Jazz (avec radio classique), Le Quatuor de clarinettes de Bordeaux, Le Concours International de Saxophones, « de Vives Voix » avec radio classique, Hervé N KAOUA, Le trio Sartory en live et en cadeau de fin d’année par les viticulteurs du syndicat des Côtes de Bourg
Enfin de grands concerts ont jalonné ces années de Mécènart : Messe en UT de Mozart avec les chœurs et l’orchestre philarmonique des communautés européennes à Libourne et à Saint Jean de Luz, Concert « des musiques contemporaines » avec la SACEM, et un hommage rendu à Henri Dutilleux à qui nous avons fait remettre la médaille d’honneur de la ville de Bordeaux, Concert Gautier Capuçon et David Kadouch pour la Fondation pour la recherche médicale, nous reviendrons plus tard sur ce partenariat.
Bref, en l’espace de 32 ans, Mécènart, au cours de plus de 300 manifestations a soutenu
600 Artistes, a permis aux Artistes plasticiens de vendre plus de 400 œuvres et de tisser des relations de confiance avec plus de 400 Journalistes.
C’est cette longue et bénéfique expérience qui nous permet, non pas de tirer des conclusions, mais des lignes de force, qui peuvent aider à promouvoir le Mécénat, même en période de crise, comme c’est le cas actuellement.
Qu’est-ce-que le Mécénat ?
Le Mécénat a existé pratiquement depuis l’origine des temps, mais le mot « mécénat » provient d’un homme : Caius Celsius Maecenas qui vécut 8 ans avant Jésus Christ.
D’abord militaire, puis diplomate il établi à Rome un nouvel ordre moral, une monarchie sans tyrannie et sans discorde :
Il soutient les Arts en créant une sorte de cercle de « mécènes » qui leur permet de mieux faire connaître les idées de Horace, Virgile, Lucrèce, Ovide, Properce etc…
Cependant, en règle générale, le Mécènat est entendu comme l’ensemble des concours librement consentis par une initiative privée, qu’elle émane d’un particulier ou d’une entreprise, en faveur d’une activité d’intérêt général.
Cette activité d’intérêt général peut être éducative, scientifique, sociale, humanitaire, familiale, sportive et, bien évidemment culturelle ce qui nous préoccupe aujourd’hui.
Le Mécènat n’est pas le sponsoring qui s’apparente plus à de la publicité « déguisée » plus ostentatoire avec un souci de rentabilité plus immédiat, alors que le Mécènat est plus proche des « relations publiques ».
Jean-Jacques Rosé, auteur d’un livre remarquable « l’Or pour l’Art » résume parfaitement bien cette différence en écrivant :
« Le Sponsoring s’affiche, le Mécènat signe »
Pourquoi une Entreprise peut-elle se doter d’une politique de Mécènat ?
Il parait évident que ne peuvent décider de faire du Mécènat que les entreprises ou les particuliers qui en ont les moyens…
Ainsi que nous le verrons tout à l’heure, la loi qui régit les actions de Mécènat ne l’autorise que si les fonds à distribuer sont disponibles sans quoi, cela s’apparente à de la fraude ou à du détournement de fonds et cela est puni par la loi.
Cela étant dit :
Pourquoi le Mécènat est-il un avenir pour la culture et qu’apporte-t-il aux Entreprises, et aussi aux Particuliers qui le pratiquent ?
Il permet :
de mieux s’insérer dans la communauté où l’on opère et accroître sa notoriété en la valorisant au contact de l’art et de la culture.
de communiquer avec ses partenaires d’une façon subtile et distinguée que nul autre moyen ne donne de manière aussi universelle. (ex : MATRA qui mécène l’orchestre de Toulouse à Houston).
il donne à son entreprise une dimension sociale et culturelle responsable, et crée ainsi un climat de confiance auprès de son propre personnel.
il dynamise son personnel et suscite en lui une fierté propre. La confrontation avec l’art aide à se remettre en cause et à trouver un sens à ses actions.
(ex : la fondation Peter Stuyvesant).
il permet de se faire connaître et de s’intégrer dans de nouveaux marchés où on est appelé à opérer, notamment en cas d’exportation ou d’installation dans des sites nouveaux.
il permet aussi, de tirer parti d’occasions extraordinaires de partenariats différents dans un pays de grande tradition culturelle comme la France.
il permet de vivre la grande aventure du beau, sous ses multiples formes, de s’y investir et de contribuer à son rôle fondateur de civilisation.
il permet de tirer parti des avantages fiscaux, même étalés sur plusieurs exercices, tout en se faisant plaisir.
il facilite le fait de se faire des amis dans de nouveaux milieux, car rien ne lie mieux que l’art et la culture.
il permet d’être de son temps sans tout attendre de l’Etat et faire partie de la société civile qui prend part à la vie de la nation.
il permet de constituer éventuellement un patrimoine d’œuvres d’art vivant, et confirmer ainsi sa propre réussite, ou celle de son entreprise
le Mécènat facilite le développement et l’enracinement de l’intelligence et de la culture de sa propre entreprise à travers un acte normal de gestion encouragé par la loi.
Enfin, c’est un espace de liberté
Liberté, pour les généreux donateurs, de choisir leur domaine d’intervention, leurs Artistes, le montant et la nature de leur aide.
Liberté d’agir dans l’espace et le temps.
Liberté de valoriser, ou pas, ce soutien.
Liberté de s’associer avec qui ils veulent le faire.
Liberté de juger la valeur de leur acte et de leurs éventuelles retombées.
Liberté, enfin, de recommencer ou pas.
Pour les Artistes, cette liberté qui leur est précieuse et dont ils se réclament souvent, est celle d’accepter, ou pas, d’être aidés.
Liberté de créer pour qui ils souhaitent le faire, dans des lieux nouveaux et diversifiés, pour un public très large.
Liberté de vendre, ou de ne pas vendre, leurs créations.
Liberté, enfin, pour eux aussi, de poursuivre, ou de ne pas poursuivre, leur collaboration avec ces partenaires privés.
« In fine » il est heureux de penser que les initiateurs et les bénéficiaires de ces actions se retrouvent pour constater que cette remise en ordre n’altérait, ni la générosité initiale, ni le civisme, ni la liberté que nous venons de mettre en exergue, bien au contraire.
Les fonds offerts sont affectés de façon plus efficace, dans des domaines qui débordent à présent la culture pour intéresser la recherche scientifique, l’aide humanitaire, l’environnement, etc…
Pour le Public, lui aussi, grâce à une information mieux distillée, est mieux informé il participe donc de façon plus active aux actions de mécénat des Entreprises.
L’Entreprise mécène, enfin, grâce à des retombées plus fines au niveau de la valorisation de son image, constate que le mécénat est le meilleur support de sa communication « hors médias » traditionnels.
Ainsi que nous vous l’avons dit précédemment, la loi, depuis de nombreuses années,
permet aux particuliers et aux entreprises de pratiquer le Mécénat et accorde certains avantages fiscaux.
Ces avantages fiscaux ont débuté par la promulgation de la Loi du 14 août 1954 d’un
certain article -238 bis du Code Général des Impôts qui accordait une déductibilité
des dons si :
– ces derniers avaient un caractère gratuit
– ces dons sont qualifiés d’intérêt général du bénéficiaire.
Mais c’est en 1978, sous le mandat de Raymond Barre, alors Premier Ministre que Jean Philippe Lecat, Ministre de la culture, que l’Etat a commencé à envisager la promotion
du Mécénat culturel.
Vous apportiez 50% à une œuvre et l’Etat s’engageait à apporter les autres 50%.
Bien évidemment, il y eut des abus et très vite, il fallu réviser la loi.
D’abord sous l’ère de Jack Lang, qui fut plusieurs fois Ministre de la Culture de 1981 à 1992…. – une loi de 1985, complète celles qui existaient en passant la déductibilité des dons de 1‰ à 2‰ du chiffre d’affaires des entreprises….
En réalité, l’acte décisif d’encouragement au Mécénat a été déclenché par Jean Jacques Aillagon, Ministre de la Culture, sous la pression de Jacques Rigaud, alors Président d’Admical .
*Par la loi n°2003 – 709 du 1er août 2003 relative au mécénat, aux associations et fondations.
Un pas important a été fait pour faciliter le mécénat, aux entreprises et aux particuliers.
Ainsi les Entreprises :
Les Entreprises assujetties à l’impôt sur les sociétés ou relevant de l’impôt sur le revenu qui procèdent à des versements au profit d’organismes d’intérêt général bénéficient désormais d’une réduction d’impôt – et non plus d’une déduction fiscale -, égale à 60% du montant des versements, retenus dans la limite 5‰ du chiffre d’affaires.
Une réduction d’impôt qui s’imputera sur l’impôt dû au titre de l’année de réalisation des dépenses.
L’éventuel excédent de réduction d’impôt pouvant être reporté sur les 5 années suivantes, prise en compte des versements effectués au titre de chacun de ces exercices sans qu’il puisse en résulter un dépassement du plafond de 5‰.
Cette réduction d’impôt s’applique aux versements intervenant au cours des exercices ouverts à compter du 1er janvier 2003 au profit, notamment, d’organismes d’intérêt général, de fondations d’entreprises, de fondations ou d’associations reconnues d’utilité publique, d’organismes agréés d’aide à la création d’entreprise, ou encore, ce qui constitue une nouveauté, d’organismes publics ou privés dont la gestion est désintéressée et qui ont pour activité principale l’organisation de festivals ayant pour objet la présentation de spectacles vivants au public.
Pour les Particuliers :
Les Particuliers qui consentent des dons à certains organismes d’intérêt général bénéficient d’une réduction d’impôt sur le revenu, dont le taux est désormais uniformément égal à 60% des sommes versées, retenues dans la limite annuelle de 20% du revenu imposable
(contre 10%jusqu’ici).
Cette réduction est portée à 75% des sommes versées, dans la limite de 513 €, si elles sont consenties à des organismes d’aide aux personnes en difficulté. (par ex : – conférence de Saint Vincent de Paul, Emmaüs, Restos du cœur etc…
Mieux, la fraction des versements d’une année qui excédera cette limite de 20% du revenu imposable pourra désormais être reportée sur les 5 années suivantes, dans les mêmes conditions.
Ainsi donc, pour les Entreprises, le mécénat est bien un acte normal de gestion prévu par la Loi du 1er août 2003,
Pourquoi ?
Parce que le mécénat est un élément de la politique de communication de l’entreprise et que la communication est au carrefour de ses actes vitaux.
En 1984, à Rennes, lors d’une conférence pour les Jeunes Chambres Economiques, nous avons prédit que chaque grande entreprise aurait un jour un Responsable du Mécénat… !!
Cela avait été jugé utopique et aujourd’hui, cela est arrivé !!
Parce qu’il est fondé sur un échange formulé par contrat où l’entreprise s’engage à donner argent et/ou biens matériels, et/ou personnel, et/ou renommée et méthodes de travail, et qu’elle en attend un juste retour qui s’exprime de différentes manières, enrichissantes et valorisantes pour son identité et son image de marque.
Parce que, ce faisant, l’entreprise se soucie de son personnel. Elle peut même encourager des initiatives artistiques et stimuler ainsi sa créativité.
Elle se dynamise et fédère mieux ses énergies. (ex : Fondation Peter Stuyvesant et les
Châteaux du bordelais qui exposent des Artistes…..).
Parce que l’entreprise apprend à mieux travailler avec l’administration :
Les collectivités territoriales, ses notables aussi bien que ses médiateurs culturels,
ainsi qu’avec le Ministère de la Culture.
Cela permet à l’Entreprise qui fait ainsi preuve de civisme d’être mieux appréciée par les élus et d’être parfois, mieux écoutée…
Parce que le mécénat positionne l’entreprise vis-à-vis des média de manière originale et sympathique et que les média constituent un pourvoir important.
En 1982, le Mécénat était perçu par les médias comme une publicité « déguisée ».
Aujourd’hui, cela n’est plus le cas…..
Parce que le mécénat, à travers sa durée donne une transparence au sens civique de l’entreprise et l’aide à obtenir le consensus, indispensable à son développement, de ses différents partenaires.
Et les Artistes ?
Que peut apporter le mécénat aux Artistes et au Monde de la Culture en général ?
En période de restriction budgétaire de l’Etat et des Collectivités, le mécénat doit apporter
d’abord des ressources complémentaires pour mener à bien le développement culturel, surtout
dans les régions.
Ensuite :
Le mécénat permet de valoriser la création artistique par des choix différents de ceux des institutions.
Il apporte aux Artistes une reconnaissance différente et leur permet de rencontrer des publics également différents.
Parfois aussi, les rencontres avec les chefs d’entreprises leur permettent de développer des créations originales qui font évoluer leur Art.
(ex : Alexandre Delay avec St Gobain – certains Artistes de l’Art du Cognac – Partenaires pour les Landes…).
Enfin, parfois le fait de se produire ou d’être présentés par des entreprises dans des lieux prestigieux constitue une sorte de » label » qui ″renforce″ les biographies.
(ex : Cartier et même « Mécénat″).
Cependant, ce qui est vrai aujourd’hui ne l’était pas il y a une trentaine d’années car, à cette époque les Artistes, et parfois même les institutions manifestaient quelques méfiances à être soutenus grâce au mécénat….
Heureusement cela n’est plus le cas aujourd’hui, et les Artistes n’hésitent plus à solliciter le mécénat, ravis que les Entreprises achètent leurs œuvres et mettent en valeur leur talent.
Ici, à Saint Jean de Luz et à Ciboure, vous pouvez donc, si vous le voulez,
participer à une action de mécénat de qualité internationale :
Pourquoi ?
Parce que depuis 47 ans, vous disposez d’une manifestation originale et portant un nom prestigieux, connu du Monde entier : Maurice Ravel
Vous avez invité plus de 2000 jeunes solistes de différentes nationalités qui viennent se perfectionner sous la direction de Maîtres tels que Gilbert Amy, Pascal Dusapin, Philippe Hersant, Christian Lauba, Maurice Ohana, Manuel Rosenthal et même… Jean François Heisser !
Le résultat est que sont passés par l’Académie Maurice Ravel des virtuoses tels que :
pour les pianistes :
Bertrand chamayou
Jean Philippe Collard
Marie Josephe Jude
Jean Marc Luisada
Jacques Rouvier
Des violoncellistes :
Emmanuel Bertrand
Gautier Capuçon
Henri Demarquet
Dominique de Williencourt
Des violonistes :
Renaud Capuçon
Roland Daugareil
Sarah et Deborah Nemtanu
Raphaël Olep
Tedi Papavrami
Il en va de même pour le chant et la musique de chambre.
Tous ces grands Artistes ont logé chez les Luzéens et Luzéennes et leur ont permis d’apprécier leurs talents.
De plus, St Jean de Luz et Ciboure, comme l’ensemble de la côte basque, représentent un attrait certain pour le public au niveau touristique, et de ce fait l’Académie génère des retombées économiques certaines puisqu’il a été démontré que chaque euro investi dans l’Académie en rapporte 4 à l’économie locale….
Enfin, l’Académie est présidée depuis sept années par Jean François Heisser, pianiste mondialement connu et administrateur apprécié.
J’ai omis de dire que cette Académie voit la participation de nombreux bénévoles très compétents qui aident à l’organisation des sessions de formation et des quelques douze ou quinze concerts publics organisés chaque année.
Tout est favorable pour que les Entreprises mécènes, et les Particuliers qui souhaitent le
devenir, vous rejoignent et vous aident à organiser et a développer cette belle académie au
cours des deux sessions qui y sont organisées au printemps et en début d’automne durant une
quinzaine de jours.
Le seul problème est que ce joyau, qu’est l’Académie Maurice Ravel, parce qu’elle fait un travail en profondeur, parce qu’elle ne dispose pas de lieu important pour organiser les concerts, et parce qu’elle n’est pas suffisamment médiatisée, n’attire pas assez de mécènes….
Alors, si nous avons le plaisir et l’honneur d’intervenir aujourd’hui, c’est pour permettre à
l’Académie Ravel de créer un ″club de mécènes″, avec notre aide, celle de la chambre de
commerce de Bayonne, du Medef, du Ministère de la Culture et de la Communication et
de tous ceux qui souhaitent s’y associer.
Effectivement, le Mécénat est donc, à notre avis, un Avenir et un Espoir pour l’Art et la Culture.
C’est aussi un merveilleux et généreux espace de rencontres où chacun peut, en toute liberté, apprécier la valeur de l’autre.
Maxime Lebreton
Président fondateur de Mécénart